lebasque |
Posté le: Jeu 29 Déc 2011 à 13:04 Sujet du message: iCloud ne passe pas, ainsi que tout le reste ! |
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Ce message est exclusivement réservé aux lecteurs équipés d’un nez rouge et d’un dictionnaire du Second degré. Tout accident consécutif à la lecture de ce message sans les équipements précités ne saurait engager ma responsabilité. Dans la même mesure épargnez-moi les réponses trollesques.
Macuser depuis 1989, abonné depuis près de 10 ans aux services Apple (MacTools, puis .Mac, puis MobileMe), la transition vers iCloud est un vrai scandale !
Vous me connaissez, mes avis sont tranchés, l'inverse du mou.
Je ne vais pas comparer effectivement MobileMe à iCloud, je vais juste faire l'inventaire de ce que j'ai perdu :
- la synchronisation totale entre mon MacBook Pro et mon iPhone 3G : contacts, calendriers, signets, trousseau
- les 3 galeries photos que je partageais avec ma famille, et ce quel que soit l'ordinateur
- iDisk et tout document partagé et mis dans le dossier public
- iWeb (que j'ai du reconvertir en WordPress)
Si je dois comparer mon nouveau système, avec l'ancien il n'a tout simplement plus aucun intérêt : je ne vois pas pour quelle raison j'irais investir 400 euros dans un nouvel iPhone compatible qui est déjà obsolète comme le précédent, et ce d'autant que pour partager avec mes amis et ma famille (qui n'a pas nécessairement un Mac ou un iBidule), je suis contraint d'aller voir ailleurs que chez Apple : DropBox et n'importe quel service de galerie photo.
Maintenant, si je fais le film des quelques mois qui viennent de s'écouler, en gros depuis 2008, je ne me reconnais absolument plus dans ce que produit Apple. Laissez-mois vous l'expliciter.
D'abord pour changer mon téléphone iPhone 3G devenu obsolète, l'offre sous Androïd me convient parfaitement et à un moindre prix ! A-t-on seulement un peu réfléchi à cela ?
Pour acquérir une tablette, Apple a tant fait pour la publicité de la tablette Samsung qui vendue moins chère doit être forcément meilleure ; me fichant comme de ma première carte SIM que telle ou telle aspérité soit pour le moins plagiée. Maintenant on voit bien combien l'iPad a été bridé pour laisser la place à l'iPad 2 lui-même possédant des aspérités en retrait pour laisser la place à un iPad 3... Marre de ce système pour lequel ma fidélité m'interdit d'être un otage d'une quelconque marque.
Quant à mon MacBook Pro, la récente mise à jour Mac OS 10.7 (nous en sommes à la 10.7.2) est d'une incohérence totale qui confine à la vacuité.
"Reprise" est incompréhensible, LaunchPad ne sert strictement à rien, Mission Control n'apporte rien par rapport à Spaces, l'enregistrement d'un document par dessus un document existant est une usine à gaz, l'abandon de Rosetta range au rayon des antiquités CS 2 (et désolé mais là encore, je ne vois pas pour quelle raison je devrais repasser à la caisse d'une suite logicielle qui me convient bien pour couvrir 98% de mes besoins) et pour la cinquantaine d'ordinateurs du bureau, ma décision est prise d'abandonner MAC OS pour switcher vers des PC sous Windows rien que pour cette raison, et les quelques artifices graphiques de cet OS sont juste là pour faire beau. En clair, Mac OS Lion est une version à bout de souffle qui démontre que c'est l'interface elle-même qui est à bout de souffle, et si c'est pour que cela devienne iOS : c'est NON, merci, j'ai déjà donné. J'attends avec une extrême impatience le futur Windows. Étrange tout de même sous ma plume.
Le fait est que je n'attends plus rien d'Apple. C'est ainsi. Je regrette simplement le temps où effectivement Apple et plus exactement le Macintosh représentait autre chose qu'un logo pour frimer dans un TGV ou dans la salle d'attente d'un aéroport.
Quant au Forums Mac, je leur suggère d'ouvrir une rubrique consacrée à tous les macusers qui, pour une raison ou pour une autre, ne veulent plus d'Apple et les aider à switcher vers un monde qui n'est sûrement pas meilleur, mais ne peut pas être pire.
Je me propose d'être le rédacteur en chef d'une telle rubrique. Et si vous ne le voulez pas, je crée un site qui leur sera dédié. Je vais en avoir des lecteurs !
Car il va y avoir bientôt des laissés-pour-compte dans les premiers rangs de notre illustre communauté des macusers.
Il y a toujours eu des victimes du changement et du progrès : Les canuts lyonnais, les cochers de fiacres, les fabricants de soutanes, les allumeurs de réverbères et maintenant, les macusers historiques !
En tant que l'un d'entre eux, j’aimerais éviter à bon nombre d’entre vous une reconversion de carrière trop brutale, faute d’un statut devenu sans avenir, semblable aux destins qu’ont connus les maréchaux-ferrants et tant d’autres petits métiers, victimes imprévisibles et parfois fulgurantes de la modernité.
Entre nous, membre de cette communauté, c’était devenu pas facile de continuer à "faire le beau" dans une société qui regarde monter du fond des maternelles les prochaines étoiles de la modernité informatique.
C’était devenu pas facile d’avoir la trouille d’apparaître « ringards », cette panique moite qui vous obligeait à vous agiter sans arrêt pour avoir l’air « dans le coup », « neuf » et original. (Ceux qui, comme moi, savent de quoi je parle, sauront ce que je veux dire) !
Le "vieux" se porte mal dans une société qui n’aime que le neuf, le nouveau et le moderne. Il y a la France qui gagne, qui investit, qui réussit et l’autre qui est vieille et nulle, comme dirait notre (petit) Président de la République.
Finie, la condescendance hautaine des informaticiens experts. En dépit de leur volonté d’afficher une allure « bon enfant », elles découragent aujourd’hui par leur monotonie et finissent d’agonir dans des rituels obsessionnels et dépassés et mille et mille fois ressassés. J'en rigole encore lorsque le Génius du bar où on ne vend aucun alcool a confondu le bruit d'un disque dur avec celui d'un ventilateur.... sachant que le disque dur en question est un SSD. C'est tout juste s'il ne m'a pas dit, d'un ton de l'expert qui sait, qu'il fallait réparer les autorisations.
J’aimerais vous épargner ce terrible vertige de l'utilisateur tout à coup délesté de son habit de lumière, qui subit, en ces jours tourmentés plus, une désorientation foudroyante, qu’un désenchantement déçu. Ne t’accroche pas confrère, à ce qui ne s’accroche pas à toi.
Je sais, oh combien, cette nouvelle approche de l'utilisation de l'informatique qui pousse à tout évaluer sous l'angle du plaisir immédiat des éjaculateurs (devenu évacuateurs par la force de la correction orthographique de Mac OS X Lion) précoces, cette sollicitation constante au superficiel qui rejette dans la honte ou le malaise tous ceux qui n'y souscrivent pas et qui vous était devenue exténuante, avec ce sentiment épuisant que, quoique l’on fasse, on sera toujours déphasé, décalé, en retard.
La remise en question d'un système d'exploitation simple, beau, fonctionnel (tel que le Système 6 à son époque et les piles Hypercard pour ceux qui ont connu) a sonné le glas d’un modèle sociologique ou anthropologique, que celui d’un modèle purement économique. Voyez, comme nos jeunes successeurs s’empressent déjà d’inventer de nouveaux modèles : iPod, iPhone, iPad qu'on insèrera bientôt, nanotechnologies obligent, dans le cerveau.
Le Macintosh, temple jusqu’à lors inviolé, vient de céder la place à ces nouveaux « tour-operators » de l’iBidulerie gesticulatoire.
Notre amour-propre nous engage parfois à nous tromper sur nous-mêmes et il faut savoir reconsidérer ses convictions, même les plus fondamentales, pour capter tout de suite, vite et sur le vif, ce qui est en train de se faire. Ne vouloir se liguer qu’avec ceux qu’on approuve en tout, c’est illusoire et fanatique. Le passé était aux vertueux, le présent est aux mobiles ; Que chacun assume ses choix, mais une chose est sûre : on ne reviendra pas en arrière et tous nos impératifs et nos mouvements de manches n’y changeront rien. Quant à nos velléités, toutes temporaires, ce n’est que l’avant-projet aux allures de représailles d’une nouvelle déception annoncée.
Le talent de ces nouveaux venus n’est pas tant d’arriver avec des idées neuves, mais d’ "interpréter" les besoins insatisfaits qui nous entourent. Et du talent, ça ils en ont ! Ils fournissent à tous ces humiliés de l'intemporel et du dérisoire un tee-shirt bleu pommé à tous les premiers clients de ces "AppleStore" ! C'est dire combien c'est devenu grave.
Leur génie c’est de sentir que dans notre société de grandes solitudes, la pire des menaces c’est d’être négligé, déconsidéré ou nié. Ils ont compris que c’est avec des hochets que l’on gouverne les hommes et non plus avec des postures. Le gadget mène le monde et le monde aujourd’hui c’est l’internet. Ils ont compris que le nouvel enjeu de notre devenir numérique consiste à étonner constamment un client de plus en plus vite blasé.
Ils ont compris que vendre ou acheter c’est avant tout chercher à se démarquer des autres ; c’est faire goûter à ses voisins le délicieux sentiment de sa différence et de sa modernité.
Aujourd’hui on achète et on vend pour son plaisir et pour son image. On troque ses espérances contre des apparences. On achète des iPad qui servent à mentir et à se mentir. T’es plus dans l’coup Papa ! Le zapping, c’est la revanche des humiliés.
Un voyage social hors de leur classe. Nous sommes à mille lieues de nos austères mises en scènes. Ils apportent un sens du « fun » que notre communauté, figée dans ses rites, avaient oubliées depuis longtemps.
Dans ces nouveaux espaces de communication, on respecte votre inspiration ; on ne donne pas de conseils. On n’est pas obligés de jouer à être un autre ni à soigner ses apparences pour faire bonne figure dans le spectacle de la performance. Il y a un terminal de paiement à chaque table.
On y a compris que les seules informations qui puissent influencer la décision d’un client sont celles qu’il découvre lui-même et qu’il s’approprie - L'employé d'Apple n’y est rien de plus qu’un facteur et il y a gagné la modestie en plus : Tous deux apportent des informations, mais l’un se les approprie, alors que l’autre les glisse discrètement dans la boîte. Respecte les autres. Donne-leur ce qu’ils veulent, et certains, peut-être, voudront ce que tu souhaites leur donner. En fait, nos successeurs ont simplement choisi de faire ce que les anciens ne savent pas faire.
Sommes-nous devenus lâches au point de ne plus accepter le risque ou avons-nous perdu le contact avec le monde réel ?
Quittons nos mines soucieuses et compassées ; retrouvons l’habitude du sourire qui peut refaire notre image. Il est temps de reconnaître, pour notre compréhension du futur, que notre relation avec notre ordinateur sera bien plus importante qu’un combat reposant sur la seule auto-satisfaction et sur notre image.
Ouvrons-nous, étonnons-nous ; S’étonner, c’est progresser dans l’intelligence, c’est regarder plus loin, c’est regarder plus tôt. C’est une politesse envers le monde. C’est accepter que le consommateur veuille de moins en moins suivre les règles traditionnelles et rentrer dans le moule que nous persistons à lui tendre. Il est urgent que nous quittions notre "position haute" qui nous classe paradoxalement et depuis trop longtemps au niveau zéro de la satisfaction.
Pour ma part, je ne suis pas encore arrivé à un âge où on ne compte plus sur ses projets. Et le dernier projet d'Apple, c'est de faire vivre à l’utilisateur une expérience d’achat aussi qualitative qu’en boutique de luxe c'est passionnant. Il est également important de raconter une histoire au client en quête d’informations (savoir-faire, histoire, valeurs de la maison). Pas si simple de jouer les « apprentis sorciers ». Simplifier, n’est pas faire simple. J’ai acquis un peu d’expérience dans ces domaines et je serais ravi de la partager avec vous. (Fin du message personnel).
Pour clore : Il y a peu de différence entre un Mac et un autre mais c’est cette différence qui fera votre différence. Ce n'est plus du tout vrai. Et iCloud, comme le dit Steve Jobs à propos d'Android, c'est de la merde !"
Apple ? C'est de la merde, mais de la belle merde, designed et performed by Apple in California.
Inspirez, décidez ! Et surtout Think Different ! C'est ailleurs que cela se passe. |
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